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Première journée : constat

11/02/2011

Après une bonne nuit de sommeil, un succulent petit déjeuner nous attendait. Toasts, confiture d’ananas maison, café, jus d’orange… allaient finir de nous redonner des forces après ce long voyage. Notre première journée pouvait enfin commencer.

La route est longue et sinueuse pour atteindre le bâtiment d’archives du ministère. Nous découvrons tout au long de la descente des hauteurs de Pétion-Ville vers Port-au-Prince un joyeux désordre des plus ordonnés. Le brouhaha des klaxons, et de la vie haïtienne tout simplement, est permanent. Jean-Euphèle Milcé en profite pour nous commenter les profonds bouleversements urbains depuis le séisme du 12 janvier 2010. Nous sommes partagés entre fatalisme et admiration face à ce peuple digne devant l’adversité. La vision « hors écran de télévision » du palais présidentiel à terre et du champ de mars accueillant près de 200 000 réfugiés sous des tentes dites provisoires nous touche fortement. Nous prenons ici la mesure de la tâche à accomplir pour reconstruire ce magnifique pays.


Le bâtiment des archives du MAE se situe juste en face du port de Port-au-Prince. Le quartier est jonché de ruines et de gravats. L’air est saturé de poussière. La chaleur se fait plus pesante qu’à Pétionville. Nous découvrons un site en devenir.
Les locaux d’archives se répartissent sur deux niveaux : au rez-de-chaussée se situe un magasin d’archives et l’espace réservé à la bibliothèque, inaugurée le 2 février dernier ; à l’étage se trouve des locaux réservés aux archives intermédiaires et au traitement ainsi que des bureaux pour l’instant vides.

En y regardant de plus près, ces répartitions thématiques sont beaucoup moins tranchées. Nous arpentons les salles afin de réaliser un état de la situation et en dégager des premières réflexions organisationnelles et méthodologiques. Au cours de nos déambulations dans les couloirs du MAE, nous croisons ces jeunes qui ont permis la « renaissance » de ce haut lieu de mémoire. Après le séisme, ils ont donné de leur temps et de leur énergie pour sortir des décombres le moindre mètre linéaire possible.

Nos premiers constats ne permettent pas d’entrer dans le détail des documents mais nous en repérons déjà tout de même quelques uns d’intéressants ou de sympathiques, comme ce registre de correspondance du secrétaire d’Etat datant de 1901.

Toutes nos notes en main, nous reprenons la route avec Jean-Euphèle Milcé pour Pétion-Ville avec la mission de nous trouver sur la route un distributeur de « gourdes », la monnaie locale (aussi appelée ici le « dollar haïtien ») ainsi qu’un restaurant pour déjeuner. Après 2 heures d’errance désespérée dans des rues bondées et percées de toute part, nous sommes rentrés bredouilles : aucun des 4 distributeurs ne fonctionnait. Heureusement, nous avons réussi à nous remplir l’estomac d’un bœuf aux légumes à la sauce de pois rouge. Pour le liquide, une nouvelle stratégie sera mise en place dès demain matin !

En fin d’après-midi, nous regagnons notre logement avec le but de poser nos observations. La soirée se poursuit dans le même objectif, les sorties nous étant fortement déconseillées pour des questions de sécurité même si le quartier ne semble pas particulièrement dangereux.

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